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- Numéro 4 -

Les poils, la gestation pour autrui, les interviews de ministres, l’incendie de Notre-Dame: aucun sujet n’effraie les journalistes en herbe, qui, de l’école élémentaire au lycée, ont pris ce printemps la plume ou le micro avec enthousiasme et réactivité.

Ce mois-ci, les élèves de l’école élémentaire du Bois Saint Denis de Chantilly montrent qu’on peut enregistrer chaque semaine une émission de radio d'information riche et rythmée, même quand on est au CM1. Ils vous font partager les coulisses de leur organisation, tandis que les élèves du lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis à La Réunion font tomber tous les complexes.

 

LE SUJET COUP DE CŒUR

Sans complexes ? 

Les élèves du lycée Leconte-de-Lisle (Académie de La Réunion) n’y vont pas par quatre chemins: les complexes, ça suffit. Au fil d’un numéro spécial de leur journal, Leconte du Butorils déroulent tous les problèmes qu’un adulte en devenir peut se poser: manque de confiance, pilosité, sexualité, émotions… Plusieurs jeunes filles racontent leur rapport à leurs poils, et la difficulté de se défaire du regard des autres. Par le biais de témoignages courageux, écrits ou dessinés, ces lycéens prennent le contre-pied des magazines qui leur sont généralement adressés.

 

ZOOM SUR UN MÉDIA SCOLAIRE

Radio BSD

Chaque semaine, les élèves de l’école élémentaire du Bois Saint Denis de Chantilly (Académie d’Amiens) abordent une thématique et produisent une émission radio qui dure entre 5 et 10 minutes, mise en ligne sur le site de la radio Bois Saint Denis, Radio BSDLeurs sujets? La fête du travail, l’incendie de Notre-Dame, une visite du collège, la journée sans téléphone… L’an dernier, la radio a remporté le premier prix Médiatiks dans la catégorie Écoles – Médias numériques.

Entretien avec Eric Vatin, initiateur du projet et aux manettes de la radio depuis 2013.

Comment est né le projet Radio BSD?

J’avais acquis à titre personnel une petite console pour le théâtre, et j’ai commencé à l’utiliser en classe pour faire une compilation de petites chroniques audio. Puis en 2013, il y a eu l’ouverture des activités pédagogiques complémentaires (APC) et j’ai sauté sur l’occasion pour travailler avec un petit groupe d’élèves. Ma directrice m’a rejoint, et depuis ça perdure.

Comment s'organise l'atelier? 

Au début de l’année, on fait un sondage parmi les élèves à partir du niveau CM1 pour savoir qui veut participer. On a environ 30 élèves issus de trois classes différentes, niveau CM1 et CM2, qui sont répartis en 6 groupes de 5 élèves maximum. Nous en profitons pour mixer les niveaux des élèves. Chaque groupe fait environ 4 émissions dans l’année, selon un planning établi au début de l’année. Une émission prend environ 2h30 aux élèves: d’abord, 30 minutes de réflexion le vendredi qui donne un premier aperçu du sommaire de la semaine suivante. Cela permet aux élèves de travailler sur leur ébauche d’article le week-end. Le lundi, la partie rédactionnelle est améliorée pendant une heure environ avec ma collègue. Le jeudi, on finalise l’organisation et on enregistre. Entre les deux, ils fignolent et font des interviews si nécessaire.

Comment choisissent-ils leurs sujets?

Cela dépend beaucoup des groupes. Certains ont trop d’idées, d’autres pas assez. On leur propose des choses, on essaie de ne pas leur imposer, mais à la fin il faut une émission. D’ailleurs, l’élève qui oublie sa feuille le jour de l’enregistrement, on choisit de le rayer du sommaire ou il improvise un petit texte d'excuses. Dans tous les cas, j’enregistre et je diffuse, car le but est de leur montrer que quand on travaille ensemble on est interdépendants.

Les élèves font-ils du montage? 

C’est un aspect qu’on n’a pas vraiment le temps de travailler avec les élèves: c’est moi qui tranche si une interview est trop longue, par exemple, et c’est aussi moi qui repasse derrière l’enregistrement pour enlever les silences et rendre l’émission facilement écoutable, ce qui prend environ 45 minutes. Par contre, on écoute ensemble les différentes interviews et s’il y a des sons qui semblent moins bons, on choisit ensemble de ne pas les passer. 

Qu’utilisez-vous comme matériel?

Quand la radio s’est institutionnalisée, nous avons eu 500 euros de la commune pour acheter du matériel et nous avons aussi pu récupérer un ordinateur récent. Même si nous avons des micros suspendus à des pieds de lampe, cela donne l’impression d’un studio radio! 

Comment est reçue l’émission au sein de l’établissement et en dehors? 

Le premier public, ce sont bien sûr les familles des élèves qui réalisent l’émission. Mais quand on réalise Radio Pyjama en direct de la classe découverte, tous les parents écoutent, certains se donnent même rendez-vous pour écouter ensemble! Les émissions sont aussi souvent utilisées dans des formations par le CLEMI dans l’académie d’Amiens. 

 

LA SÉLECTION DU CLEMI

Coulisses d’une interview de ministre

Le 19 mars, pour la 30ème édition de la Semaine de la presse et des médias dans l’École, onze classes d’établissements de l’académie de Montpellier ont rencontré Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse. Des journalistes en herbe du P'tit Léo, Journal d’Informations du Collège Léo Larguier, racontent cet événement sous toutes ses facettes, excités par l’enjeu mais pas dupes des éventuelles stratégies de communication.

La GPA débattue avec mes grands-parents

Dans le n°27 de Gazette Saucisse, le journal du lycée Jean Macé à Lanester (Académie de Rennes), César provoque le débat sur la gestation pour autrui (GPA) d’une façon originale: il nous déroule le fil d’une discussion qu’il a eue sur le sujet avec ses grands-parents. Pas de consensus à la clé, mais un dialogue intéressant. 

Tout sur Notre-Dame

L’incendie de la cathédrale, le 15 avril dernier, a beaucoup ému les élèves de l’école élémentaire du Château - Scionzier (Académie de Grenoble ), qui lui ont consacré une édition complète de leur journal hebdomadaire, le P'tit Fouineur. Histoire, poèmes, comédie musicale, et focus sur les pompiers de Paris sont à retrouver ici et . 

Le petit fantôme indiscret

«Snapchat nous scrute-t-il?», s’interroge Charlotte sur le site de la Vache Curie, le journal du lycée Marie Curie de Vire. Position en temps réel, habitudes de vie, de consommation… Que fait-il exactement de toutes ces infos? C’est ça le problème: on n’en sait rien! 

Parcours d’une élève vénézuélienne

Les élèves du lycée Janson de Sailly (Académie de Paris) ont consacré leur dossier annuel aux questions de migrations dans leur journal Janson HebdoL’occasion de se pencher sur l’expérience d’une élève de terminale qui participe à l’association “Le vestiaire des migrants”, qui fournit des vêtements et des produits hygiéniques (dentifrice, serviettes...) aux migrants qui vivent à Paris. 

Triste et belle, la une

Le 12 mars dernier, le pétrolier Grande America a fait naufrage près des côtes françaises. « Pour nous, collégiens français vivant en Charente-Maritime, ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle, car nous sommes très impactés de par notre proximité des côtes », expliquent dans leur journal les élèves du Collège Beauregard de La Rochelle (Académie de Poitiers). Plusieurs oiseaux mazoutés ont été retrouvés par la suite. Leur journal, Beauregard en Poche, se détache ce mois-ci avec cette très belle une dessinée par Camille.

 

Chronique rédigée par Sophie Gindensperger (avec Pascal Famery)

Le 14 mai 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

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