CLEMI

Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information

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3 - Comprendre l'influence des formats sur l'info

Tout format d'émission a une influence sur le message diffusé.

 

1. Le format des chaînes d'information en continu

> Le problème des informations au conditionnel

En France, il existe 4 chaînes d'information en continu (BFMTV, Cnews, LCI, Franceinfo), dont deux qui misent tout sur le "hard news", c'est-à-dire le live, l'actualité en direct. C'est le cas de BFMTV et de Cnews. Ce format de chaînes d'info en continu a des conséquences sur la production d'information : multipliant les live et les duplex, ces chaînes délivrent une information en train d'être vérifiée et abusent, par exemple, de l'usage du conditionnel. Quitte à diffuser des informations qui finissent par s'avérer fausses.

Illustration avec les attentats de Bruxelles : en mars 2016, pendant 3h, BFMTV annonce l’arrestation d’un suspect en se trompant sur l'identité de l'individu. Une erreur relevée par le site Arrêt sur images.  

 Lorsqu’une chaîne relaie des rumeurs qu’elle n’arrive pas à vérifier, on n’est plus dans l’information, on est dans le sensationnel, dans "l’intox spectacle". 

 

 Url du reportage : >> https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/la-mysterieuse-disparition-de-la-famille-troadec-918717.html

Extrait : le reportage : XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Extrait : les réactions après avoir eu connaissance des conclusions de l'affaire : XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

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Par définition, les chaînes d'information en continu alimentent un flux permanent en diffusant, parfois, des séquences sans aucun intérêt. Exemple d'un sujet diffusé le 27 février 2017 sur Itélé : la chaîne revient sur la disparition d'une famille à Nantes. Peu d’informations ont filtré sur l’enquête à ce moment là. Et pourtant, Itélé va diffuser le témoignage d’une profileuse. Son expertise ? Elle a “rêvé” de l’affaire :

 

 

 

2.  Le format de l'information en continu tous médias confondus

Le 13 novembre 2014, un témoin affirme avoir vu un tigre sur le parking d’un supermarché, en Seine-et-Marne. Quatre clichés, de mauvaise qualité, ont été pris et relayés dans la presse. Tous les médias (presse, radio, télévision) se sont emparés de l’affaire en interrogeant des sources secondaires et en oubliant parfois de mettre cette information au conditionnel. Un manque de prudence caractéristique de l’emballement médiatique : quarante huit heures après l’alerte, il s’avère que le tigre n’en était pas un. Une étude de cas à proposer en classe pour travailler la notion de source.

 La traque se fait en temps réel, les témoins défilent sur les chaînes. Mais ce sont des témoignages secondaires, voire totalement inutiles. Par exemple, un père d’élève assure avoir "reçu plusieurs messages de [sa] fille", confinée dans un établissement scolaire en attendant la capture du tigre.

Autre témoin : Gilbert Edelstein, directeur du cirque Pinder. Sur BFMTV, il prodigue quelques conseils en cas d’attaque du tigre : il faut "crier, le plus fort possible, explique-t-il. Encore mieux, crier en allemand, les sons gutturaux peuvent l’impressionner. Le fait d’être vertical et de gueuler, ça lui fiche la trouille et il va s’en aller".

Point commun de ces deux témoins? ils n’apportent rien à l’affaire car ce  ne  sont pas des sources de première main, ils n’ont pas vu le tigre. 

 Et pour cause : quarante huit heures après le début de la traque, de nouvelles expertises établissent que les traces repérées sur les lieux n’étaient pas le fait d’un tigre mais d’un gros chat. 

 

Alors qu'auraient dû faire les journalistes pour éviter ce fiasco ?

 

 

 

2. Le format de la conférence de presse

Le format choisi pour une conférence de presse a des conséquences sur l'information produite. Par exemple, en janvier 2014, François Hollande invite 300 journalistes à l'Elysée. D'après le conseiller presse du président de la République de l'époque, il suffisait de lever la main pour prendre la parole. En réalité, le micro était distribué par des collaborateurs de l'Elysée, sur instruction du conseiller presse.  Et pour cause : 300 journalistes ne pouvaient pas poser de questions en moins de 2h.

Cette sélection est-elle normale ? En quoi ce dispositif a des conséquences sur le message diffusé ? C'est ce que nous avons demandé à des élèves de 1ere S à Rennes :