Comment repérer les stéréotypes sexistes dans les médias ?
Illustration avec le cas de l'émission Fort Boyard. Une des épreuves phares est notamment l'épreuve dite du "cylindre", apparue dans le jeu en 1993 : un candidat doit se hisser sur des cylindres rotatifs pour essayer d'atteindre la fameuse clé. D'après Le Figaro, "Au départ mixte - six hommes y ont participé - l’épreuve est devenue essentiellement féminine pour des évidentes raisons esthétiques". Derrière cet argument d'esthétisme se cache en réalité une vision stéréotypée des candidates féminines : les plans insistent lourdement sur la plastique des candidates.
Pour justifier ces représentations stéréotypées, certains préfèrent employer le mot d'archétype. Cette expression désigne, selon le dictionnaire Larousse, "un modèle original ou idéal sur lequel est fait un ouvrage et une œuvre". Françoise Laborde, ancienne journaliste et membre du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) jusqu'en 2015, a participé à l'émission Fort Boyard. Interrogée par le site Arretsurimages.net à propos de ces séquences sexistes, elle avait avancé cette notion d'archétype pour dédouaner l'émission : "C'est le principe de Fort Boyard de jouer sur les archétypes : des filles au corps de rêve, des garçons grands et musclés, on est dans les codes de la caricature, de la bande dessinée. Et tout le monde en prend pour son grade. Le principe c'est de mettre des personnes plus ou moins célèbres dans des situations inattendues et parfois ridicules." Pour Laborde, rien de choquant, "c'est de la télévision, c'est tout".
De son côté, le CSA s'était contenté de préciser, à propos de la participation d'une de ses membres à cette émission, qu'il s'agissait d'une "initiative personnelle, déconnectée de son mandat du CSA".
Comment des élèves perçoivent-ils ces images ? On les a montrées à des élèves de Terminales...