CLEMI

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- Numéro 10 -

Masqués mais pas en manque d’idées, les élèves ont repris depuis la rentrée leurs micros et leurs claviers. Oubliés, les médias scolaires confinés du printemps dernier, le virus ne fait plus la une, même si la crise sanitaire plane toujours sur le quotidien des journalistes en herbe. 

La chronique s’intéresse ce mois-ci aux interrogations scientifiques et didactiques de Radiodouces, et vous fait découvrir les cuisines du NIF, le journal du lycée hôtelier du Touquet (académie de Lille), qui se penche longuement sur la question du sexisme dans le monde de la restauration.

Les inscriptions au concours Médiatiks 2021 sont ouvertes. Vous pouvez vous inscrire dans votre académie en cliquant ici.

LE DESSIN DU MOIS

Dans Le Condor sait, journal du Lycée Condorcet de Méru dans l’Oise (académie d’Amiens), Alexis François a choisi de travailler sur une variation pop et colorée de “La liberté guidant le peuple” pour rendre hommage à Samuel Paty.

 

LE SUJET COUP DE CŒUR

Minute scientifique en chœur

 «Pourquoi je suis rouge et je transpire lorsque je fais du sport?»«Pourquoi, en ce moment, on perd nos dents?» «A quoi servent les cheveux?» Les journalistes en herbe de Radiodouces, de l’école primaire publique de Douces à Doué-en-Anjou (académie de Nantes), qui ont remporté le concours national Médiatiks en juin dernier, se posent beaucoup de questions. Et surtout, ils ont beaucoup d’imagination : par exemple, à la question «pourquoi mon ventre fait-il du bruit», ils avancent que cela pourrait être «parce qu’il y a un moteur dans notre ventre» ou «parce que des éléphants marchent dans mon ventre»... Des hypothèses rejetées à grand renfort de «Non, c’est pas vrai», scandés en chœur, jusqu’à la vraie explication… Le tout en une minute. Ce format très malin donne un condensé de méthode scientifique plein d’énergie et de sourires, qui s’écoute avec un grand plaisir.

A écouter ici.

ZOOM SUR UN MÉDIA SCOLAIRE

Dans les cuisines du NIF

 «Le journal lycéen qui sort quand il pleut». La baseline du NIF, journal du lycée hôtelier du Touquet (académie de Lille), ne dit pas qu’en plus d’être judicieusement potache, il est aussi dense et informé. Pour son quatrième numéro, publié juste avant les vacances de la Toussaint, la petite équipe de sa rédaction a creusé les sujets féministes sous la bannière “Girl Power”, avec au menu le sexisme en cuisine, et une interview de la journaliste Nora Bouazzouni, qui travaille sur ce sujet. Cécile Pichon, professeure-documentaliste et responsable de publication, nous emmène dans ses cuisines.

Comment est né le journal?

En 2012, il y avait déjà un journal lycéen dans l’établissement, qui s’appelait “A la carte”, mais il s’était arrêté. Comme cela fonctionne sur la base du volontariat des élèves, ce n’est pas forcément évident qu’ils s’engagent sur le long terme. On est dans un lycée hôtelier, avec des Bac pro, des Bacs techno et des BTS, ce ne sont pas forcément des élèves très littéraires, et ils ont des emplois du temps de dingue avec les TP, ce n’est pas évident de trouver du temps et du courage pour ce type de projet. Mais en 2018-2019, quelques élèves étaient intéressés, ils sont venus m’en parler, et ça faisait un moment que j’avais envie de recommencer un journal, alors je ne les ai pas lâchés! Le premier numéro est sorti en avril 2019.

Comment s’organise sa rédaction?

Les élèves qui participent sont un public très sympa, très gentil. Le plus difficile, c’est de les aider à acquérir des compétences d’écriture qu’ils n’ont pas, ce ne sont pas des littéraires. Ma méthode ressemble beaucoup à de l’aide personnalisée : quand un écrit pose problème, on voit ensemble. Parmi les participants, il y a des élèves de BTS, de première et terminale pro. Certains sont très autonomes, d’autres moins, mais ils ont tous leurs compétences propres, comme cette élève qui a plus de mal avec l’orthographe, mais est très mature et carrée. Leur but cette année, c’est d’en publier un avant toutes les vacances scolaires.

Le journal est imprimé dans l’établissement à une centaine d’exemplaires (pour un peu moins de 500 élèves), la direction nous a toujours soutenus. On a cependant encore du travail à faire pour faire connaître le journal. On songe à le mettre en pdf sur le site du lycée quand il sera refait, ou dans l’appli pronote pour tous les élèves, mais d’un côté ils aiment bien avoir la version papier...

Comment assurer la continuité du journal durant la crise sanitaire?

Le numéro 4 aurait dû sortir en avril dernier, mais tout a été bouleversé par le confinement.

Depuis septembre, on fonctionne quasiment normalement, cela aide pour la continuité d’avoir un enseignant référent. On est une petite dizaine, et l’équipe est réunie au complet une heure par semaine. Et puis ce sont des jeunes qui sont contents de pouvoir s’exprimer, c’est un endroit où ils se marrent. Ce qui fonctionne, c’est qu’on les a un peu sortis de leur quotidien de l’hôtellerie.

Le dernier numéro est résolument féministe : comment ce sujet s’est-il imposé? Comment se répartit le travail entre filles et garçons?

Pour faciliter le lancement en début d’année scolaire, on a gardé le thème prévu au moment du confinement pour le numéro 4, qui finalement n’avait pas pu sortir: “Girl power”. Ça les rassure de fonctionner par thème sur les numéros, ça leur donne une ligne directrice.  La jeune fille qui avait lancé le thème est partie, mais une autre est très intéressée par les questions de féminisme. Sur les 7 membres de la rédaction, il y a quatre garçons, qui se sentent concernés par les problématiques de société au sens large, pour eux ce sujet tombe sous le sens. Beaucoup d’élèves sont ou ont été internes, et parfois ils évoquent des propos tenus dans le lycée sur ces sujets qui les révoltent.

 

 

La sélection du CLEMI

Sans argent. Peut-on vivre sans argent? Intéressante rencontre dans le 34e numéro de la Gazette Saucisse, le journal du lycée Jean Macé de Lanester (académie de Rennes), avec un psychologue devenu “médiateur” dans un immeuble de Lanester où vivent une quarantaine de personnes “autonomes et sans argent”.

 

 

Sans frontières. Un média scolaire sur Instagram? C’est ce que propose le lycée français international d’Agadir au Maroc, qui publie régulièrement des articles sur l’actualité internationale, du Brésil à la Libye, en passant par la France. Un format clair et agréable, qui se scrolle du monde entier. A lire ici

 

 

Avec masque. «C’est fatiguant mais je sais que c’est pour protéger les autres, donc c’est bien.» Comment les élèves des écoles élémentaires vivent-ils le port du masque, obligatoire depuis le retour des vacances de la Toussaint? L’équipe de Radio BSD, de l’école élémentaire du Bois Saint Denis à Chantilly (académie d’Amiens), a braqué son micro sous le nez de ses camarades masqués pour le leur demander. L’émission est à écouter ici

 

Sans faux-pas. Dans Le Dôme, le Journal du lycée Victor Duruy (académie de Paris), on parle de tout sauf d’un certain virus, “qui a déjà suffisamment impacté nos années lycée”. Difficile pourtant d’y échapper, jusqu’à la rubrique “mode” où vous pourrez suivre les conseils de Carla et Isaure pour assortir votre masque, et abandonner définitivement le jean skinny.

 Chronique rédigée par Sophie Gindensperger le 20 décembre 2020