Dessin de presse et fait divers
- Fiche pédagogique, parue dans le dossier de la Semaine de la presse 2015
OBJECTIFS
- Travailler sur les définitions du fait divers, les rapports du genre à la norme et ses fonctions
- Analyser dans la presse papier ou en ligne les formes de représentation d'un genre journalistique
RESSOURCES
Des exemplaires de la presse du passé comme des canards, que l'on trouvera sur Gallica , dans les collections du Petit Journal ou dans la presse régionale de jadis .
Le musée virtuel d'Angelo Di Marco. www.musee-dimarco.com
DÉROULEMENT
Constituer un corpus de faits divers illustrés du passé
Dans le passé, avant le développement de la photographie, on utilisait le dessin pour illustrer les faits divers. De plus, mieux que la photographie (les photographes sont rarement sur place au moment des crimes), le dessin peut reproduire une action en cours, comme si nous y assistions, et amplifier l'émotion.
En utilisant les ressources en ligne (voir « Ressources »), par exemple sur Gallica, rassembler des faits divers illustrés du passé. Les décrire et caractériser lieux, décors, personnages. Étudier la composition des illustrations, avec leurs différents plans. Repérer les procédés utilisés par les dessinateurs pour dramatiser les situations et susciter l'effroi et la curiosité du lecteur : hyperréalisme et expressionnisme des dessins, respect des conventions de la figuration, expressivité de la scène, choix du moment le plus spectaculaire du crime ou série de dessins narratifs, médaillons représentant les victimes ou les coupables, épaisseur du trait, choix des couleurs, utilisation des légendes.
Comparer ces illustrations avec des dessins de Di Marco (voir « Ressources »). Celui-ci reprend en effet la tradition de la peinture et des dessins à la une du Petit Journal. Il choisit d'illustrer le moment le plus dramatique, fixe les gestes, les attitudes, les regards des personnages au moment crucial. Ses dessins sont comparables à un instantané en photographie.
Observer les techniques du dessinateur : cadrages, mises en scène théâtrales, mise du lecteur- spectateur dans une position de témoin privilégié de l'événement, déséquilibre des corps, éclairage qui met en valeur l'expression des personnages et notamment leurs yeux, physionomies outrées et force expressive des gestes des protagonistes, particulièrement des mains.
Travailler sur les dessins de presse illustrant des faits divers actuels
Copier-coller sur Internet des illustrations de faits divers de la presse écrite.
Constater la rareté des dessins sauf dans le cas des procès (rappel de la loi).
Analyser des dessins plus symboliques que réalistes, comme ceux d'Anne-Lise Boutin ou de Sylvie Serprix.
Travailler sur un fait divers plutôt humoristique (du genre « quais étroits pour les nouvelles rames du RER »). Faire observer d'abord les techniques utilisés par les dessinateurs pour dénoncer, illustrer l'actualité, dédramatiser, faire rire et donner à réfléchir. Choisir ensuite un fait divers humoristique et demander aux élèves, en cours d'arts plastiques par exemple, d'en proposer une illustration.
Comparer avec les dessins réalisés par des dessinateurs professionnels à collecter sur Internet.
Daniel Salles, professeur-documentaliste, académie de Grenoble
LE CONSEIL DU CLEMI
On profitera de cette séquence pour mener une réflexion sur la fonction du fait divers dans la presse et dans la société (dimension culturelle et croyance). Par exemple, un accident de voiture pouvait encore faire les gros titres au début du XXe siècle. Aujourd'hui, quels sont les nouveaux faits divers ? Quels sont ceux qui révèlent le climat d'une société ? Et de quelle manière ?