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Fiche pédagogique réalisée par RFI Talent +

Objectifs : Les interviews se rangent en cinq catégories :

  • Interview « explication ». Obtenir de l'interlocuteur des informations concernant un sujet dont il est spécialiste ou pour lequel il est bien placé.
  • Interview « portrait ». Faire connaître la personnalité de l'interlocuteur.
  • Interview « témoignage ». Faire parler le témoin d'un événement.
  • Interview « déclaration ». Demander à un acteur de l'actualité (homme politique, personnalité) sa réaction à chaud sur un événement ou une rencontre à laquelle il vient de participer.
  • Interview « micro trottoir ». Sonder un échantillon de la population pour avoir un reflet de "l'opinion publique" à propos d'un événement.

Comment préparer une interview ?

  • Se documenter :

Le travail de documentation est fondamental. C'est de son sérieux que va dépendre la pertinence de vos questions et votre capacité à résister aux tentatives de manipulation.

  • Prendre contact :

Une bonne prise de contact doit permettre à votre interlocuteur de comprendre ce que vous attendez de lui et dans quel contexte l'interview sera utilisée mais doit aussi vous permettre de vérifier qu'il s'agit du bon interlocuteur.

  • Préparer son questionnaire:

La préparation de votre questionnaire va dépendre de deux critères

a) Qui j'interroge ? Un homme politique; un confrère; l'homme de la rue; un spécialiste; une célébrité. Votre stratégie de questionnement ne sera pas la même dans chacun de ces cas.

b) Pour quel usage ? Bulletin d'information; magazine d'information; programme d'intérêt général. Le format et l'atmophère devront être adaptée à cette utilisation.

  • Préparer le matériel technique :

Vérifier son magnétophone (micro, cable, bande, cassette, mini-disque, accus ou batteries…) par un enregistrement suivi d'une écoute.

Si l’interview doit se dérouler en extérieur, prévoir une bonnette anti- vent.

Trois techniques d'interview

L'interview non directive : débute par "Parlez-moi de...", n'utilise jamais de question. Elle laisse l'interlocuteur libre d'évoquer ce qu'il veut et n'est donc pas limitée par le champ de connaissances de l'intervieweur. Celui-ci relance sur des points qui lui semblent importants par une reformulation des propos de l'interviewé "vous disiez : ...". C'est la plus riche en quantité d'informations véritables, mais la plus difficile à maîtriser.

L'interview directive : n'utilise que des questions, plus ou moins ouvertes. L'interviewer sait de quoi il parle et parfois même connaît la réponse, mais il a besoin que l'interviewé se justifie ou confirme l'information.

L'interview semi-directive : alterne questions qui balisent le chemin et reformulations qui enrichissent l'interview.

Principaux types de questions

Questions fermées : Réponse par oui ou non.

Ex : « Etes vous pour la liberté d’expression ? »

Questions à choix multiples : La réponse est induite.

Ex : « Etes vous pour la peine de mort, ou pour la prison à vie ? »

Questions semi ouvertes : Réponses brèves et précises.

Ex : Ces questions commencent en général par les termes interrogatifs suivants: « Combien ? Qui ? Quand ? Où ? »

Questions ouvertes à champ large : Réponses détaillées, explications, justifications...

Ex. "Que pensez vous de la liberté d'expression?

Quelques ficelles du métier

Ayez conscience de votre attitude physique, elle conditionne la relation et le déroulement de l'interview :

  • Regardez-vous votre interlocuteur/trice, êtes-vous en relation avec lui/elle ou vous réfugiez-vous derrière votre micro et votre questionnaire ?
  • Comment êtes-vous positionné par rapport à votre interlocuteur, êtes-vous dans une position confortable pour l'un et l'autre ?
  • Comment tenez-vous votre micro, est-il agressif ?

Pensez en termes de stratégie de questionnement

Commencez par une question plus ou moins anodine en guise "d'échauffement", afin de mettre votre interlocuteur en confiance. Mais vous pouvez au contraire choisir de heurter dès la première question si vous voulez déstabiliser l'interlocuteur ou entretenir un climat polémique.

Alternez les questions plus ou moins ouvertes pour recadrer ou au contraire libérer la parole de votre interlocuteur. Il "noie le poisson" : enchaînez des questions fermées exigeant des réponses précises. Il se ferme : utilisez des questions ouvertes pour le détendre.

Utilisez les reformulations lorsque l'interlocuteur saute du coq à l'âne sur un point important, reformulez le passage précédent "Vous disiez...". Le plus souvent, il revient sur ce qu'il souhaitait éluder.

Hiérarchisez vos questions par ordre décroissant d'intérêt. Si vous manquez de temps, l'essentiel est abordé. C’est le principe de la "pyramide inversée" des rédacteurs de dépêches.

Pour éviter les pièges les plus fréquents :

L'interviewé répond à votre question par une autre question. Taisez-vous, attendez qu'il réponde à votre question. S'il ne le fait pas, reposez la même question. Dans les cas extrêmes, rappelez la règle du jeu. Vous êtes l'interviewer : c'est vous qui posez les questions et votre interlocuteur a accepté cette règle en acceptant l'interview. Cela peut être dit sans agressivité mais fermement.

L'interviewé amorce un début de réponse à votre question puis pose la question à laquelle il a envie de répondre. Exemple : " Oui, effectivement ... , mais il y a une question à laquelle il me semble important de répondre ..." ; "La question est intéressante et elle en appelle une seconde..." Soyez vigilant. Revenez à la charge poliment, mais fermement jusqu'à ce que vous obteniez une véritable réponse.

Le risque de manipulation

Une interview mal préparée peut être source de manipulation. Le journaliste en situation d'interview doit donc toujours être vigilant et suffisamment préparé pour préserver sa capacité de discernement.

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