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L’AFP, agence traitant de l’actualité en 6 langues à l’échelle mondiale, couvre tous les événements, et notamment les diverses catastrophes, à propos desquelles de multiples photos circulent aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Comment les activités de l’AFP ont changé avec l’arrivée et la diffusion de ces nouveaux contenus ?

Grégoire Lemarchand, rédacteur en chef adjoint et responsable de la cellule réseaux sociaux à l’AFP qui regroupe six journalistes, nous répond : « Nous suivons de grosses breaking news type tremblement de terre, fusillade, manifestation qui tourne mal, incendie, etc. Il y a énormément de contenus sur les réseaux sociaux (photos, vidéos, témoignages) qu’il faut trouver, vérifier, authentifier puis récupérer pour pouvoir les diffuser sur notre fil afin qu'ils puissent être distribués à l'ensemble des abonnés de l'AFP ». Un des rôles de ces journalistes est donc de suivre ce qu’on appelle l’UGC (« User Generated Content »), le contenu généré par les utilisateurs des réseaux sociaux témoins occasionnels d’un événement. Cela a changé le métier de journaliste d’agence : « Pour nous, reporters, cela signifie qu’il y a désormais deux terrains. Il y a d’abord le terrain physique, celui où se déroule l’événement (…). Et il y a aussi le terrain immatériel, celui où les témoins d’un drame déposent leurs photos et leurs vidéos prises sur le vif (…) ».

Mais, et les deux photographies regroupées dans ce thème 3 le montrent, l’œil du photojournaliste, sa maîtrise de techniques novatrices, permettent d’apporter des éléments nouveaux qui enrichissent la couverture de l’événement, et notamment la manière dont celui-ci est représenté par les images circulant sur les réseaux sociaux.

Valéry Hache a su ainsi déclencher à « l’instant décisif » pour capter les effets de l’explosion liée au feu et donner toute son importance à l’incendie. La manière dont sa photo est construite, avec ses trois plans, les personnages flous qui regardent le lieu de l’explosion, la mer et les flammes sur le relief boisé, contribue à dramatiser l’instant.

De même, la photo de Ricardo Arduengo est novatrice car elle illustre un des deux points de vue de son reportage : les effets de l’ouragan dans les mêmes lieux, vus du ciel et vus du sol. Son expérience de reporter dans cette zone du monde et dans ce type de situation ainsi que sa maîtrise d’un nouvel outil technique, le drone, lui permettent de documenter la catastrophe en donnant une forme originale à l’information.

Les deux types d’images, photographies des réseaux sociaux et clichés de professionnels sont donc davantage complémentaires que concurrents, d’autant plus que les travaux des reporters circulent de plus en plus sur leurs comptes Twitter ou Instagram…

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