Journaux, sites d’information, webradios, webTV, reportages photo, publications sur les réseaux sociaux… Les médias scolaires prennent aujourd’hui des formes multiples, hybrides, et évoluent au rythme des changements du paysage médiatique. Ils révèlent la créativité des élèves qui, accompagnés de leurs enseignants, ont à cœur d’exercer leur liberté d’expression.
Accompagner ses élèves dans un projet de média scolaire, c’est favoriser le développement de compétences variées. D’abord, en créant un média, les élèves comprennent comment se fabrique l’information : choisir un sujet, déterminer un angle, rechercher et recouper des informations, vérifier ses sources… toutes ces étapes qui mènent à l’élaboration du média aident à appréhender la façon dont se fabrique l’information et participent à la formation du citoyen. La production médiatique permet en outre aux élèves d’exercer leurs libertés d’expression et d’information, conformément à l’article 13 de la Convention internationale des droits de l’enfant.
Si les élèves développent, bien sûr, des compétences en éducation aux médias et à l’information en concevant un média scolaire, ils travaillent aussi les domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture : les langages pour penser et communiquer (en utilisant la langue à l’oral et à l’écrit) ; les méthodes et outils pour apprendre (en organisant le travail, en coopérant, en recherchant des informations…) ; la formation de la personne et du citoyen (en exprimant leurs opinions, en affirmant leur sens de la responsabilité, de l’engagement et de l’initiative…) ; les systèmes naturels et techniques (en travaillant sur les démarches scientifiques) ; les représentations du monde et de l’activité humaine (en s’interrogeant sur les organisations et représentations du monde, par exemple).
Enfin, en lien avec la pédagogie active et la pédagogie de projet, la réalisation d’un média scolaire est particulièrement motivante pour les élèves et pour les enseignants et elle encourage les élèves à s’investir de façon positive et souvent enthousiaste dans leur scolarité.
Qu’il s’agisse d’un club ou d’un projet de classe, créer un média scolaire nécessite un peu d’organisation : répartition du travail et des rôles, découverte des médias et des métiers de l’information, prise en compte du Règlement général de protection des données (RGPD)… Si le professeur documentaliste est, le plus souvent, à l’origine du projet ou l’accompagne, il faut savoir qu’un élève de plus de 16 ans peut assurer la fonction de directeur de publication d’un journal lycéen, assumant ainsi une responsabilité tout à fait formatrice.
Les médias scolaires pouvant prendre différentes formes (journaux imprimés ou en ligne, podcasts, vidéos, publications sur les réseaux sociaux), n’hésitez pas à solliciter les coordonnateurs académiques du CLEMI et à consulter régulièrement le site du CLEMI qui a une offre large de formation. La série des CLEMI Face cam pourra aussi vous inspirer : ces interviews d’enseignants et d’élèves qui font des médias scolaires constituent un partage d’expérience précieux et fourmillent de conseils pratiques.
Que le média soit diffusé et mis à disposition du public de l’établissement, via l’ENT par exemple, ou d’un public plus large, il est important qu’il soit valorisé et que les apprentis journalistes puissent avoir un retour sur leur média. Cela peut aussi être l’occasion de travailler sur la communication autour de la diffusion du média, sur l’animation de la communauté.
Pour valoriser le média, il peut être utile de le confronter à d’autres productions médiatiques. Le concours de médias scolaires Médiatiks récompense ainsi de nombreux médias aux niveaux académique et national, et chaque participant reçoit une fiche conseil établie par le jury académique afin que les équipes puissent progresser. Le CLEMI organise aussi le concours #ZéroCliché destiné aux productions valorisant l’égalité filles-garçons.
Maud Moussy, professeure de lettres et formatrice CLEMI