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De nombreux établissements inscrits à la SPME reçoivent la carte du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Comment cette carte est-elle élaborée ? À partir de deux cas précis (la Norvège et la Grèce), les élèves découvrent la méthodologie mise en œuvre.

Niveaux de classe : 4e-3e

Tous les supports intégrés à cette fiche sont disponibles ici.

Durée : 1 heure

Objectifs : Identifier les critères et indicateurs structurant le Classement mondial de la liberté de la presse.
Comprendre qu’une infographie est construite sur des indicateurs selon une méthodologie qui doit être explicite.

La liberté de la presse selon RSF : définition

La carte de Reporters sans frontières (RSF) modifiée (sans les couleurs de la Norvège et la Grèce) est projetée au tableau. L’enseignant demande à la classe de présenter le document : titre, nature, auteur, date, thème… Puis il les interroge sur le rôle des médias et sur ce qu’est la liberté d’informer.

La définition de la liberté de la presse de RSF est ensuite projetée : « La liberté de la presse est la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale. »
On demande aux élèves de distinguer dans cette définition les missions des journalistes (« sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général ») et les conditions favorables à l’exercice de cette mission (« indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale »). L’enseignant peut ici expliciter ces différents indicateurs.
L’enseignant présente ensuite la méthodologie de RSF pour évaluer ces indicateurs : un questionnaire de 114 questions est envoyé à un panel de différents professionnels (juristes, journalistes, membres d’une ONG). Leurs réponses servent à établir un score pour chaque indicateur, qui permet de calculer ensuite une moyenne globale. Plus la moyenne est élevée, plus les conditions d’exercice sont bonnes et plus la liberté d’information est respectée.

Le cas de la Norvège

L’enseignant distribue la première fiche d’activité (document 1) : l’objectif est de rendre plus concrets les 5 indicateurs à travers une étude

De cas, la Norvège, première au Classement mondial 2023. Les élèves lisent donc la fiche RSF de ce pays et replacent ensuite les bons titres (les indicateurs) au-dessus de chaque paragraphe. Avec les scores indiqués en haut à droite, les élèves calculent ensuite la moyenne. Ils peuvent alors colorier la Norvège selon la légende indiquée sur la carte distribuée par l’enseignant (document 2)
À la fin de l’activité, les élèves ont compris que la couleur d’un pays correspond à une moyenne établie à partir des scores obtenus pour chacun des indicateurs. Chaque indicateur a la même valeur car tous sont indispensables au respect de la liberté de la presse. Pour la Norvège les conditions d’exercice sont très bonnes.

Le cas de la Grèce

Dans un second temps, afin de découvrir le cas de la Grèce, pays européen le plus mal classé en 2023, les élèves disposent de deux documents : les questions pour l’indicateur « cadre légal » (document 2) et deux témoignages de professionnels travaillant en Grèce (document 3).

Les élèves lisent les questions et, à partir des deux témoignages, répondent aux cinq questions à choix multiples. On leur demande de justifier leur choix par une sélection d’informations dans les documents. Il est possible que les élèves choisissent des propositions différentes mais ce sera l’occasion pour eux d’argumenter et d’échanger leurs points de vue. On projette ensuite la fiche du profil médiatique de la Grèce établi par RSF et on la lit ensemble : on note que des atteintes existent sur tous les indicateurs. Ensuite la synthèse du classement pour la Grèce est dévoilée : les élèves repèrent le score. On voit que les scores sont différents entre 2023 et 2022 notamment pour l’indicateur sécuritaire. L’indicateur sécuritaire est meilleur en 2023 qu’en 2022 : en 2021, le journaliste Georges Karaïvaz a été assassiné et cette donnée est prise en compte pour le bilan publié en 2022. L’enseignant explique que les données sont actualisées chaque année. Les élèves choisissent enfin dans la légende la couleur qui correspond à la situation en Grèce et colorient la carte.

Synthèse

À la fin de la séance, les élèves rédigent une courte trace écrite afin d’expliquer ce qu’ils ont compris et retenu. Par exemple : la carte du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières est établie grâce à 5 indicateurs issus d’un travail d’enquête.
En conclusion, l’enseignant rappelle que pour exercer librement son métier, le journaliste a besoin d’un cadre législatif, politique, économique, social et sécuritaire satisfaisant.

Leslie Fritsch, Professeure d’histoire-géographie (académie de Paris)

Ressources complémentaires :

CLEMI. « Reporters sans frontières pour la liberté de l’information ». Dossier pédagogique de la Semaine de la presse Et des médias dans l’École, 2015.

GENEVOIS, Sylvain. « Introduction aux geodata et à la lecture critique des cartes et infographies ». CLEMI. Dossier pédagogique de la Semaine de la presse et des médias dans l’École, 2021.

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