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Prérequis : Les élèves connaissent les éléments d’une photographie de presse (cadrage, composition, point de vue). Ils sont familiarisés avec l’écriture et les productions médiatiques traditionnelles et numériques et ont réfléchi au métier de photojournaliste et à sa déontologie.

Durée : 2h

Objectifs : Identifier les figures récurrentes dans la photographie de guerre. Comprendre le rôle des photographies dans la construction de l’information. Identifier le statut des photojournalistes et leur influence, dans un contexte de « guerre des images et de la communication ».

Entrées programmes
Lettres-Histoire 2de professionnelle Informer, s’informer, les circuits de l’information.
HGGSP 1re générale Information et propagande en temps de guerre.

Lors de chaque séance, on incitera les élèves à étudier le rapport entre image et textes : apports d’information, rapport de continuité, redondance, complémentarité ou écart, etc.

Séance 1

Les élèves découvrent et analysent différentes photographies patrimoniales : La petite fille au napalm de Nick Ut au Vietnam, Le massacre de Mai Lay par Ronald L. Haeberle, par exemple. Le travail consiste à comprendre, au-delà du témoignage, pourquoi ces photographies ont acquis un statut particulier. L’enseignant invite les élèves à repérer les représentations que ces images nous donnent de la guerre et comment celles-ci construisent notre imaginaire. En vue de les discuter, l’enseignant demande aux élèves de rechercher les différentes modalités de production (photojournalistes embedded dans l’armée par exemple) et de diffusion de ce type d’images (parution dans différents médias).

Séance 2

Travail sur la photographie de Ronaldo Schemidt à Boutcha en une de Libération le 4 avril 2022.

L’enseignant invite les élèves à repérer l’angle journalistique choisi par le photographe. Afin d’identifier la figure récurrente de la victime civile, on établit un rapprochement entre la photographie du massacre de Boutcha et celui de Mai Lay. L’enseignant interroge : où le photographe place-t-il celui qui regarde ? à quoi le confronte-t-il ? On questionne l’intention : témoigner, dénoncer, raconter… et on identifie la finalité : informer le public, documenter un crime de guerre (l’image comme trace ou comme preuve). L’enseignant met en discussion la question du choc émotionnel provoqué par ces photographies et du choix éditorial d’exposer le public à une image violente en une. Une réponse : la nécessité de choquer pour capter l’attention et mobiliser l’opinion. On observe la place accordée à l’image par Libération. Mise en débat : la question du phénomène d’accoutumance du public à la violence dans un contexte de « déferlement d’images » non filtrées sur internet.

Séance 3

En une de Paris Match, n°3799 du 24 février 2022, une photo recadrée d’Emilio Morenatti présente une jeune femme ukrainienne sous l’uniforme, lors d’une journée de mobilisation pour l’unité nationale à Odessa, avant l’offensive russe.

L’enseignant fait observer la photographie et analyser la représentation de cette femme qui interpelle, par l’effet de rupture avec le récit masculin attendu. Cette vision tranche avec les figures stéréotypées dans lesquelles les femmes sont majoritairement cantonnées dans les images de guerre : mère ou compagne d’un soldat blessé ou mort, mère protectrice ou fuyant avec ses enfants, infirmière ou secouriste, etc. Dans la guerre de communication par l’image, on s’interrogera sur les intentions : cette photo est-elle un avertissement ukrainien lancé à la Russie ?

On invite les élèves à se questionner sur les conditions de travail et les dangers auxquels expose le métier de photojournaliste sur un terrain de guerre. Également sur les conditions économiques d’exercice : seuls les photojournalistes de renom sont missionnés par un média qui assure leur revenu, des moyens matériels et leur sécurité.

Christophe Chamorand, Melina Pierallini, Yves Soulé, formateurs CLEMI Montpellier

Ressources complémentaires :

KORKOS, Alain. « La guerre du Vietnam en 10 photos ». Arrêt sur Images, 30/04/2015.

BARIOULET, Lucas. « Les 21e Rencontres à Visa pour l’image ». CLEMI de l’académie de Montpellier.

« Pascal Maître et Jean-François Leroy : “Il n’y a pas une photo qui vaille une vie” ». France Culture, 27/08/2021.

BLANVILLAIN, Caroline. BIDART, Marie-Dominique. Voir/montrer la guerre aujourd’hui, 1 vision(s). L’Harmattan, collection « Eidos -Image », 2019.

BLANVILLAIN, Caroline. BOUTEVIN, Christine. Voir/montrer la guerre aujourd’hui, 2 visée(s). L’Harmattan, collection « Eidos -Image », 2019.

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