Droit fondamental de la République française, la liberté d’expression est souvent l’objet d’une mauvaise compréhension de sa nature et de ses limites. Cette séquence, en s’appuyant tant sur les connaissances que sur une mise en situation, propose aux élèves d’appréhender cette valeur fondatrice de notre « vivre ensemble » et de la mettre en pratique avec humour.
Dans un premier temps, interrogeons les élèves sur leur vision de la liberté d’expression. Où est-elle visible dans leur quotidien ? Qu’est-ce qu’elle évoque pour eux ? Nous dressons ensemble un panorama de la liberté d’expression sous forme d’une carte mentale. Il faut être vigilant à ce que la presse et les journalistes apparaissent. Les élèves citeront certainement les réseaux sociaux ou internet. Il n’est pas inutile de rappeler que la liberté d’expression est un droit qui s’applique également aux communications numériques, et qu’internet n’est pas une zone de non-droit.
Appuyons-nous ensuite sur deux vidéos de la série « Les Clés des médias » : la première rappelle les bases de la liberté d’expression et ses limites [en ligne]. La seconde pose la question de la caricature, de sa fonction sociale [en ligne]. Ces vidéos permettent de niveler les connaissances et les a priori des élèves. Elles rappellent les limites de la liberté d’expression et l’utilité de la caricature.
On demandera aux élèves de relever les éléments constitutifs d’une caricature (repose sur l’humour, exagère un trait, est clairement annoncée comme telle, part d’un fait qui nous interpelle, concerne un fait ou une personne publique) ainsi que les différentes limites de la liberté d’expression (diffamation, calomnie, injure, appel à la violence, appel à la haine, apologie du terrorisme et des crimes de guerre). Ces éléments serviront ensuite pour évaluer les productions des élèves.
Nous proposons aux élèves une rapide étude, formelle, de caricatures. On peut les choisir dans une visée historique ou bien dans une visée politique contemporaine (voir ressources).
Les élèves, par groupe de 2 ou 3, présentent d’abord la caricature qu’ils ont choisie en suivant la méthode d’analyse de documents traditionnelle (nature, source, date, contexte, thème principal, idée générale). Ils repèrent ensuite le trait humoristique. Ils recherchent l’adéquation entre les éléments relevés dans la vidéo 2 et la caricature choisie. Cette dernière entre-t-elle dans les limites de la liberté d’expression telles que décrites dans la vidéo ?
Pour que l’expérience de l’élève devienne la plus intériorisée possible, on propose, après ce temps plus “scolaire”, une activité plus libre et créative.
Les élèves en petits groupes sont invités à se concentrer sur des aspects de leur vie de lycéens ou de collégiens qui les choquent, les interpellent. Les thèmes possibles sont légion : inégalités entre filles et garçons, conditions de vie quotidienne et éventuels problèmes récurrents rencontrés dans l’établissement, double discours des adultes sur les usages du numérique (portables interdits mais professeurs et parents rivés au leur), etc. Ils tentent de trouver le trait d’humour lié à la situation choisie. Ils doivent ensuite composer une caricature sous forme dessinée. On leur rappellera que le talent de dessinateur n’est pas obligatoire, du moment que l’on reconnaît la situation avec des formes simples, ou décalquées. On peut ajouter des indications écrites (flèches, légendes, bulles, etc.). Le propos doit être clair, concis, frappant.
En reprenant comme grille d’auto-évaluation les composantes de la caricature et les limites de la liberté d’expression, ils s’assurent que leur idée de caricature respecte la loi et les personnes.
Pour prolonger le projet, on peut organiser un concours de caricatures interne à l’établissement.
Iris Iriu, professeure documentaliste
(académie de Lyon)